Comment sont les gens ?
Comment voir les choses autrement que comme je suis ?
Concept
Il y a quelques jours, on m’a reparlé de cette petite fable, d’origine inconnue, peut-être1 soufie.
Il était une fois un vieil homme, assis à l’entrée d’une ville d’Orient. Un jeune homme s’approcha et lui dit :
— Je ne suis jamais venu ici. Comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?Le vieil homme lui répondit par une question :
— Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?
— Égoïstes et méchants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais bien content de partir, dit le jeune homme.
Le vieillard répondit : tu trouveras les mêmes gens ici.Un peu plus tard, un autre jeune homme s’approcha et lui posa exactement la même question.
— Je viens d’arriver dans la région. Comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?Le vieil homme répondit de même :
— Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?
— Ils étaient bons et accueillants, honnêtes, j’y avais de bons amis. J’ai eu beaucoup de mal à la quitter, répondit le jeune homme.
— Tu trouveras les mêmes ici, répondit le vieil homme.Un marchand qui faisait boire ses chameaux non loin de là avait entendu les deux conversations. Dès que le deuxième jeune homme se fut éloigné, il s’adressa au vieillard sur un ton de reproche :
— Comment peux-tu donner deux réponses complètement différentes à la même question posée par deux personnes ?
— Celui qui ouvre son cœur change aussi son regard sur les autres, répondit le vieillard. Chacun porte son univers dans son cœur.
Réaction
Il y a toujours une partie de moi que trouve ce genre de conte un peu gentil, dans un sens péjoratif... C’est la même partie qui réagit assez hautement à tous les partages un peu inspirationnels qu’on peut lire sur les réseaux sociaux2...
Néanmoins, ça n’est pas la seule partie en moi. Je trouve aussi ce genre de paraboles assez marquantes finalement. Elles font passer simplement un message profond. Ça n’est pas un hasard si l’une des grandes religions les utilise en grands nombres.
Anaïs Nin écrivait la même chose : « nous ne voyons pas les choses comme elles sont. Nous les voyons comme nous sommes. »
Lors des formations que je donne avec Champs Libres3, on passe beaucoup de temps à prendre conscience de ce sujet. À mettre l’attention sur les paires de lunettes que nous portons et sur la distorsion qu’elles créent, sans souvent qu’on s’en rende compte. Nos croyances, l’ensemble des choses que l’on croit sur le monde et sur nous-mêmes, sont un filtre très déformant.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’essaie un peu plus de voir les choses comme elles sont, plutôt que comme je suis ?
Notes & références
-
Je crois, sans avoir vérifié, que je l’ai lue pour la première fois ici : F. Lenoir, L'Âme du monde, 2015. ↩
-
Je passe un peu de temps sur LinkedIn où ces messages apparaissent aussi, mais je ne m’expose heureusement pas à leur présence foisonnante, paraît-il, sur Facebook ou Instagram ! ↩
-
Plus d’information sur Champs Libres. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Anaïs Nin
(1)
parabole
(5)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?