Hugues Le Gendre

(almanach n°351 du )

4 niveaux de lecture

Comment choisir le bon niveau en fonction de mon objectif ?

Concept

Même si je suis loin des 500+ pages par jour lues par Warren Buffett1, je me considère comme un lecteur assidu2. Je crois comme lui que c’est comme ça que la connaissance se développe. Elle s’additionne, comme des intérêts composés.

La science le confirme : lire régulièrement modifie mon cerveau3 4 et développe ma connaissance du monde. Contrairement à l’avis de Bill Gates, autre lecteur vorace, lire de la fiction est aussi utile : ça augmente mon empathie5 et mon intelligence émotionnelle6.

Il y aurait 4 niveaux de lecture, théorisés par Mortimer Adler et Charles Van Doren7 :

  1. La lecture élémentaire
    Objectif : comprendre ce que veulent dire les mots. C’est le niveau que mes enfants apprennent en ce moment en école primaire.
  2. La lecture d’inspection
    Objectif : comprendre très rapidement ce que raconte un ouvrage. En parcourant la table des matières, l’introduction et la conclusion et en survolant le texte, j’essaie de me faire une idée du sujet et de la thèse.
  3. La lecture analytique
    Objectif : comprendre profondément la thèse en passant un temps potentiellement très long sur l’ouvrage. Je cherche à mettre en valeur les hypothèses et le raisonnement.
  4. La lecture synoptique (ou comparative)
    Objectif : remonter d’un niveau et plonger l’ouvrage dans un corpus plus grand pour en avoir une lecture plus critique. Je regarde comment il s’articule avec le reste de la pensée de l’auteur, comment il se compare avec d’autres points de vue sur le même sujet, notamment le mien.

En fonction de l’ouvrage que je lis et de l’objectif que je cherche, je peux positionner mon curseur sur le bon niveau de lecture.

Réaction

Une des raisons de ma baisse d’intensité de lecture récente est que j’ai maintenu longtemps un niveau synoptique de lecture. Je surligne des passages, puis je reprends mes notes, fais des liens et enfin j’écris ces apprenti-sages. J’ai ainsi référencé2 plus de 250 livres et écrit des centaines d’apprenti-sages. Je pense que cela crée tout de même une certaine fatigue et je suis content8 de ralentir le rythme9 ces derniers temps et de favoriser un peu la fiction, notamment la science-fiction qui est une invitation à prendre du recul sur les défauts de notre société.

En tout cas, c’est une passion que j’essaie de transmettre à mes enfants et je suis ravi lorsque je les vois tous les deux prendre un livre ou une bande dessinée et s’installer confortablement pour quelques instants. Même s’ils sont encore au niveau élémentaire, c’est l’habitude qui se crée qui m’intéresse. Car l’aisance et la vitesse viendront naturellement... mais l’envie et le rituel seront acquis.

Invitation

Qu’est-ce qui serait différent si j’adaptais encore mieux mon niveau de lecture ?

Notes & références

  1. Plusieurs sources, derrière paywall, citées ici.

  2. Découvrir ma bibliothèque. 2

  3. K. E. Stanovich, « Does reading make you smarter? Literacy and the development of verbal intelligence », Advanced Child Development Behavior, 1993, 24 : 133-180.

  4. G. S. Berns, K. Blaine, M. J. Prietula et B. E. Pye, « Short- and Long-Term Effects of a Novel on Connectivity in the Brain », Brain Connectivity, 2013, 3 (6) : 590-600.

  5. P. M. Bal, M. Veltkamp, « How Does Fiction Reading Influence Empathy? An Experimental Investigation on the Role of Emotional Transportation », PLoS ONE, 2013, 8 (1).

  6. R. A. Mar, K. Oatley, J. Hirsh, J. dela Paz et J. B. Peterson, « Bookworms versus nerds : Exposure to fiction versus non-fiction, divergent associations with social ability, and the simulation of fictional social worlds », Journal of Research in Personality, 2006, 40 (5) : 694-712.

  7. M. Adler et C. Van Doren, How To Read A Book, 1940.

  8. En vrai, il y a tout de même une partie de moi en tension sur ce sujet.

  9. J’avais commencé à étudier la lecture rapide, un ensemble de techniques empiriques pour augmenter le rythme sans perdre la compréhension, mais j’ai quelques doutes sur ces méthodes, qui, à mon sens, ne permettent pas assez de descendre.

Des entités sont référencées (en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
cerveau (17) empathie (18) intelligence (10) intelligence émotionnelle (2) lecture (1) second cerveau (2) Warren Buffett (1) Bill Gates (1) Mortimer Adler (1) Charles Van Doren (1)

Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :

Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.

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Comment interagir avec le graphe de dépendance ?

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

L'almanach Apprenti-sage est une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.