Ligne de flottaison
Comment apprendre à accepter des risques au bon niveau ?
Concept
Alexandre Gérard1 utilise la métaphore de la coque du bateau pour représenter la survie de l’organisation.
Des équipes assez autonomes risquent d’essuyer quelques échecs, se traduisant par des trous dans la coque.
Le dirigeant ne devrait intervenir que lorsque les décisions prises se trouvent en dessous de la ligne de flottaison et risquent de mettre en péril l’organisation. En général, ces décisions sont très peu nombreuses.
Le reste du temps, les erreurs seront regrettables et contrariantes, pourront coûter de l’argent ou du temps à réparer, mais sans catastrophe en vue. Le bénéfice d’avoir laissé l’équipage les prendre lui-même, avancé en autonomie et en faire des apprentissages sera plus grand encore.
Réaction
C’est un ancrage imagé sur la différence entre des décisions de type 1 et 22 que fait Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon. Il indique qu’il y a un petit nombre de décisions aux conséquences irréversibles qui doivent être prises avec beaucoup de soin, et une large majorité de décisions sur lesquelles on pourra revenir, non sans coûts, et qui doivent être prises comme on passe une porte.
Ces deux philosophies vont dans le même sens. C’est-à-dire accepter une part de risque tolérable pour récolter des bénéfices que l’on considère comme plus grands : agilité, rapidité d’action, innovation, autonomie.
C’est valable dans un contexte business, mais aussi personnel.
Pour m’éviter un immobilisme ou une calcification, je devrais pouvoir explorer des sujets qui me mettent en déséquilibre, à partir du moment où ils ne me font pas risquer un effondrement complet de mon système — burn-out, dépression, nihilisme, etc. C’est un sujet de coaching récurrent : sortir de sa zone de confort, accepter de prendre des risques mesurés.
C’est aussi vrai d’un point de vue parental.
Mon rôle en tant que père n’est pas de diriger mes enfants, mais de les laisser faire des trous dans la coque. L’apprentissage de la vie se fait par erreur, donc il y aura des trous. Je dois essayer d’estimer en amont la position de ces trous par rapport à la ligne de flottaison pour n’intervenir que dans un nombre très limité de cas.
Je pense que j’interviens trop souvent. J’estime mal cette hauteur. Ou je cherche peut-être à prendre trop de marge de sécurité. Et c’est sûrement au détriment de leur développement.
Même pour mon propre développement, j’ai l’impression qu’en ce moment je sécurise un peu trop la coque. Il y a quelque temps, nous avons pris un certain risque en changeant de lieu de vie et même de mode de vie aussi. Le bateau continue de flotter.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je calibrais bien mes interventions pour n’agir qu’en dessous de la ligne de flottaison ?
Notes & références
-
Fondateur et patron de Chronoflex, cité dans : L. Cinquin, Devenir une entreprise agile, 2021. ↩
-
À relire : décisions de type 1 et 2. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Jeff Bezos
(4)
décision
(44)
erreur
(2)
innovation
(4)
responsabilité
(7)
Alexandre Gérard
(1)
parentalité
(24)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?