Et ceci, comme toute chose, passera

Affronter sereinement les hauts et les bas

En 1859, peu de temps avant de devenir président des États-Unis, Abraham Lincoln prononce un discours1 où il partage la fable suivante :

On raconte qu'un monarque oriental demanda un jour à ses sages de lui inventer une formule qui serait toujours exposée à la vue, et qui resterait vraie et appropriée en toute circonstance.

Ils lui proposèrent la phrase suivante : « Et ceci, comme toute chose, passera. »

Quelle puissance d'expression ! Comme cette phrase vous ramène sur terre aux heures de gloire ! Et comme elle vous conforte au plus profond de la peine !

Cette fable date en fait de l'époque des poètes soufis, au XIIe siècle, probablement Farid al-Din Attar et s'est transmise depuis.

Cette maxime, qui rentre bien dans le registre stoïcien au côté de memento mori2, a quelque chose d'apaisant. Même si l'intellect le rejette un peu.

Elle invite à une certaine tempérance et une forme de résilience.

Ça me fait aussi penser à l'arbre de décision du changement3 de Gaur Goal Das qui, dans tous les cas de figure, arrive à la même conclusion : « pourquoi s'en faire ? »

Ça n'est pas mon style, mais je vois bien cette maxime tatouée quelque part de visible sur le corps pour y revenir simplement. La paume de la main peut-être ?


  1. A. Lincoln, « Address before the Wisconsin State Agricultural Society », 1859. Dans « The Advantages of ‘Thorough Cultivation', and the Fallacies of the ‘Mud-sill' Theory of Labor's Subjection to Capital », « Life and Works of Abraham Lincoln », 1907, 5, p 293. ↩︎

  2. À relire : d'ici la mort ; principe d'inversion ; pensées de Marc Aurèle↩︎

  3. À relire : arbre de décision du changement↩︎