Hugues Le Gendre

(note n°326 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Recherche / Évite

Méta-programme -- quelle forme d'énergie anime mon changement ?

Dans la série1 mon cerveau me joue des tours2, rubrique mes méta-programmes3, je demande le méta-programme recherche / évite.

Il a un lien direct avec la motivation que je peux avoir à faire les choses. Est-ce pour obtenir un effet particulier ou bien pour éviter un effet particulier ?

Par exemple, est-ce que je décide de me mettre au sport parce que j’aime l’effort et pour me sentir bien ou bien pour arrêter de prendre du poids. Est-ce que je vais sur Facebook — plutôt LinkedIn dans mon cas — pour penser à autre chose et me divertir de mon quotidien ou bien pour reprendre contact avec des gens et avoir des conversations ?

C’est un méta-programme très intéressant, car dans beaucoup de situations, cela revient à me projeter vers un état désiré d’un côté, ou à quitter un état présent de l’autre. Je pourrais croire que les conséquences dans les deux cas sont les mêmes. Et parfois, c’est le cas. Car ces deux impulsions — au sens physique du terme — sont dans le même sens : elles vont d’un état présent à un état désiré...

Mais elles n’ont pas les mêmes caractéristiques :

Et cela a des impacts assez différents en termes de motivation. Je le vois très régulièrement en coaching.

La première est diffuse et tend juste à me faire bouger de là où je suis, sans avoir d’intention particulière vers l’endroit où je veux aller, sans direction définie. Je souhaite juste éviter ce qui m’arrive aujourd’hui et souvent, une façon de faire est juste de me changer les idées pour ne plus penser à ma situation.

La seconde est beaucoup plus précise, elle m’attire vers un endroit défini de l’espace des possibles que j’envisage pour moi. Elle me donne une direction à suivre.

C’est très différent en termes de motivation. En mode évite, j’ai une motivation très forte à faire un petit mouvement rapidement, à me déplacer vite de là où je suis, quelle que soit la direction. Elle diminue vite avec la distance à mon point de départ. En mode recherche, j’ai une motivation plus faible au début, mais qui augmente avec le temps quand je me rapproche de mon objectif. Car je peux mesurer mon avancement et cela peut me donner de l’énergie pour continuer.

Il ne faut pas croire que l’une est beaucoup plus bénéfique que l’autre. Chacune a son intérêt, mais je crois qu’il faut les combiner pour aller quelque part et pas n’importe où.

C’est un peu comme si j’étais au fond d’une vallée circulaire : de tous les côtés, il y a forcément une montée. Au fond, je ne vois pas le soleil et je veux vraiment me réchauffer.

Avec le méta-programme évite, je me dis que je ne suis vraiment pas bien au fond, qu’il faut que j’en sorte rapidement. Alors j’essaie de monter d’un côté. Au début, ça va, mais très vite, c’est plus dur et ça glisse. Je vois un peu plus souvent le soleil à mi-pente et je retombe facilement au fond si j’essaie d’aller plus loin... Donc je fais plusieurs tentatives, dans plusieurs directions, mais je vais peut-être décider de m’arrêter là, dans ce coin tiède, à mi-pente. Je n’avais pas vraiment d’objectif précis, donc je vais sûrement m’en contenter...

Avec le méta-programme recherche, je décide d’abord d’un endroit où je veux être et j’essaie de me le rendre visible d’en bas — c’est-à-dire que je me définis un état désirable qui est atteignable. Pendant ce temps-là, je passe plus de temps en bas, et ça n’est pas très agréable... Mais ensuite, je m’accroche visuellement à l’un de ses pics autour de moi, et je fais tout ce que je peux pour l’atteindre. Et plus j’avance, plus je me félicite de mon choix et je trouve l’énergie d’affronter la pente parfois très rude.

Je crois que le méta-programme évite peut me faire bouger vite, mais que le méta-programme recherche peut me faire aller loin.

Ça m’invite à me poser ces questions. Si j’observe mes grandes envies du moment, par quel méta-programme sont-elles initiées, la recherche ou l’évitement ? Et si je déplaçais un peu le curseur, est-ce que ça ne serait pas un peu plus puissant ?

Notes & références

  1. J’essaie de documenter différents méta-programmes, une fois par semaine, comme je l’avais fait pour les biais cognitifs et pour les lois de l’UX.

  2. Cette expression est inspirée du titre du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019.

  3. Les méta-programmes sont des modes de fonctionnement de haut niveau qui influencent ma perception, mon évaluation d’information, ma motivation et ma décision. C’est un concept issu de la Programmation Neuro-Linguistique.

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

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