Boucle du changement
Comment intégrer l'impermanence et l'entretien du changement ?
Concept
Ichak Adizes, un consultant et auteur1 en management qui a eu quelques perceptions et modélisations très intéressantes déjà documentées ici2, propose cette boucle du changement très simple, valable dans le champ organisationnel ou personnel :
- le changement apporte de nouveaux problèmes
- résoudre ces problèmes nécessite de nouvelles solutions
- implémenter ces solutions implique du changement
Réaction
L’impermanence, ça n’est pas une découverte d’hier :
- Héraclite d’Éphèse : « Rien n’est permanent sauf le changement » et « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve »
- Bouddha : « Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement »
- Marc Aurèle3 : « Le monde est changement ; la vie, remplacement. »
- Nicolas Machiavel : « Un changement en prépare un autre »
- Charles F. Kettering : « Le monde déteste le changement, c’est pourtant la seule chose qui lui a permis de progresser »
Le changement semble effectivement permanent4,
Déjà, en avoir intimement et profondément pris conscience a été un grand pas dans mon chemin de vie. Ça a des conséquences très pratiques, car je peux perdre beaucoup de ce que j’ai. Bouddha dit aussi : tout dépérit. Les stoïciens disent : souviens-toi que tu vas mourir5. Mais ma situation peut aussi s’améliorer : demain est autre jour ; après la pluie vient le beau temps.
Et Adizes rajoute ce qui semble une évidence limpide.
Et pourtant. Combien de fois ai-je pensé que lorsque j’aurai résolu ce problème, tout sera réglé et ira mieux ? Combien d’équipes et d’entreprise sont dans cette illusion ?
Il est toujours possible de me retirer du monde, d’aller vivre dans un temple ou une grotte, et d’atteindre une convergence de mon état et de mon environnement qui réduit cette boucle à très peu de variations6. Mais c’est le choix de peu, et ça n’est en tout cas pas le mien !
Adizes me rappelle que la vie, c’est le changement. Et il ne le dit pas, mais il le pense sûrement : le changement, c’est la vie.
La vie est un élan, une énergie. Et l’énergie se perçoit et se matérialise dans les échanges, dans le mouvement, dans le rayonnement. L’énergie potentielle est un concept abstrait et arbitraire qui ne s’observe qu’à travers ses effets.
Si je décide de vivre, alors je rentre dans cette boucle sans fin. Plus ou moins confortable, plus ou moins contrôlée, plus ou moins subie, plus ou moins acceptée. C’est peut-être la seule chose qui ne change pas, tiens !
Et finalement, ce qui dépend de moi, c’est d’accepter ou non ce qui ne dépend pas de moi.7
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’acceptais et je plongeais entièrement dans ce grand flux circulaire, parfois houleux ?
Notes & références
-
I. K. Adizes, Mastering Change: The Power of Mutual Trust and Respect in Personal Life, Business and Society, 1992.
I. K. Adizes, Managing Corporate Lifecycles: Complete Edition, 2017. ↩ -
À relire : PAEI ; CAPI ; démocrature. ↩
-
À relire : pensées pour lui-même. ↩
-
À relire : obligation de changement ; impossible d’agir. ↩
-
À relire : principe d’inversion ; Derek Sivers ; d’ici la mort ; programmation sans ego ; pensées pour lui-même. ↩
-
Et même dans ce cas, je pense que l’ermite se met en perception forte des infimes changements qui l’entourent : saisons, météo, etc. ↩
-
À relire : ce qui dépend de toi. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Héraclite
(2)
Ichak Adizes
(5)
Marc Aurèle
(7)
bouddhisme
(5)
Nicolas Machiavel
(1)
Charles F. Kettering
(1)
stoïcisme
(22)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?