(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
Méta-modèle
Mon utilisation du langage en dit long sur mon système de pensée
Dans la série1 mon cerveau me joue des tours2, je demande le méta-modèle.
On reste dans le champ de la Programmation Neuro Linguistique3, avec ce modèle fondateur de la pratique4. Comme son nom l’indique, il est basé sur des travaux de linguistique de Noam Chomsky et d’Alfred Korzybski5 et permet de mettre en évidence les mécanismes que j’utilise pour transformer mon expérience en langage. En questionnant ensuite ce langage de façon spécifique, je peux faire des apprentissages et modifier ainsi ma perception, dissolvant6 ainsi des problèmes.
Précisément, le méta-modèle en PNL répertorie 12 violations sémantiques, c’est-à-dire des expressions peu claires qui manifestent un écart probable entre la réalité et la perception.
On les regroupe en trois catégories : les ommissions, les généralisations et les distorsions.
On dénombre 4 types d’omissions :
- Manque d’index référentiel
ex. : Les gens... -> Quels gens ? - Manque du comparatif
ex. : C’est mieux ! -> Mieux que quoi ? que qui ? que quand ? - Verbe non spécifique
ex. : Il m’a agressé. -> Comment spécifiquement t’a-t-il agressé ? - Suppression simple
ex. : Il est fâché. -> Contre qui ? Contre quoi ?
De même, on retrouve 4 types de généralisations :
- Quantifieurs universels
ex. : Tous les... -> Tous ? Il n’y en aurait pas un qui soit différent ? - Origine perdue
ex. : Grande vérité -> Qui dit cela ? - Opérateurs modaux
ex. : Il faut... ou Je dois... -> Et qu’est-ce qui se passerait si tu ne le faisais pas ? - Nominalisation
ex. : La communication... -> Comment communiquez-vous ?
Enfin, il y a encore 4 types de distorsions :
- Lecture de pensée
ex. : Il ne m’aime pas. -> Comment sais-tu cela ? - Faux cause-effet
ex. : Parce qu’il ne me le dit jamais -> En quoi ceci (ne te le dit jamais) prouve-t-il cela (qu’il ne t’aime pas) ? - Équivalence complexe
ex. : Il me regarde bizarrement, il doit me juger ! -> Est-ce que le fait de te regarder comme ça prouve qu’il te juge ? - Présupposé
ex. : Ce qui peut être sous-entendu derrière ce qui est dit. -> Qu’est-ce que tu veux dire quand tu dis ce que tu dis ?
Chacun de ces exemples montre une imprécision qu’il est intéressant d’aller creuser.
Ainsi, les questions de confrontation associées aident à préciser la pensée, éviter les flous en soi et dans la communication avec l’autre. Les raccourcis de langage que l’on utilise souvent inconsciemment sont des miroirs de nos raccourcis de pensée.
Ainsi, et comme pour les méta-programmes7, c’est quelque chose à utiliser avec bienveillance afin de mieux communiquer avec l’autre et pas pour le manipuler ! Comme dirait l’autre : ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Notes & références
-
J’essaie de documenter différents méta-programmes, une fois par semaine, comme je l’avais fait pour les biais cognitifs et pour les lois de l’UX. ↩
-
Cette expression est inspirée du titre du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019. ↩
-
À relire : Niveaux logiques de la pensée ; égo et âme ; présupposés de la PNL ; tous les méta-programmes. ↩
-
R. Bandler et J. Grinder, Structure of magic, 1975. ↩
-
À relire : carte et territoire ; le mot n’est pas la chose.
A. Korzybski, Science and Sanity, an Introduction to Non-Aristotelian Systems and General Semantics, 1934. ↩ -
À relire : une histoire d’histoire. ↩
-
Les méta-programmes sont des modes de fonctionnement de haut niveau qui influencent ma perception, mon évaluation d’information, ma motivation et ma décision. C’est un concept issu de la Programmation Neuro-Linguistique. ↩
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