Ne pas interrompre
Comment vivre avec plutôt que provoquer une vivissection ?
Concept
On ne peut comprendre un processus en l’interrompant. La compréhension doit cheminer au côté du flux du processus, le rejoindre et s’écouler avec lui.
— Frank Herbert1
Réaction
Cette citation me parle beaucoup, notamment dans le cadre du coaching ou de l’accompagnement au sens large.
Elle implique selon moi deux choses.
Tout d’abord, je dois avoir la discipline de laisser les choses se déployer devant moi, en me retenant de vouloir interrompre sans cesse pour mieux comprendre. Faire la vivisection d’un processus revient à le tuer et donne finalement une compréhension assez artificielle de ce qui se passe. J’y vois du coup un aspect « écologique », qui implique de ma part le respect de ce qui se passe pour le laisser vivre sans perturbation.
Ensuite, je dois me laisser le temps pour bien comprendre. Une vision à un instant précis ne me permet pas de comprendre une dynamique. Je fais un lien fort avec la théorie des systèmes qui démontre que même un système assez simple, avec seulement quelques composants et quelques relations, peut avoir un comportement dynamique très complexe.
Dans le coaching, je ne juge pas l’état présent du système. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est l’impulsion de départ, la mise en mouvement, la dynamique naissante. Celle-ci va de toute façon tellement changer l’état du système2 que sa compréhension statique n’aura presque plus aucune importance très rapidement.
Enfin, cheminer avec un processus humain — le coaché — a aussi un effet en lui-même3. Un peu comme la théorie quantique qui indique que le simple fait d’observer un système le modifie, il en est de même pour l’humain. Le simple fait de se sentir accompagné et pas interrompu peut avoir un impact thérapeutique fort...
Et cette démarche est utile dans de nombreux champs de la vie : avec mes enfants, avec mes amis, avec mes collègues, etc. D’ailleurs, l’interruption n’est pas toujours explicite : c’est peut-être dans ma tête qu’elle se joue lorsque je n’écoute pas profondément4 et que je plaque mes idées sur ce que j’entends.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’arrêtais de me positionner au milieu du chemin pour interrompre et que je commençais à cheminer au côté ?
Notes & références
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À relire : loi de Fitts. ↩
-
À relire : biais d’observation. ↩
-
À relire : niveaux d’écoute. ↩
Note : cet apprenti-sage faisait partie d'un de mes précédents sites (FaciliterLeChangement.fr) et je l'ai rapatrié et enrichi ici. L'illustration originale y est remise pour référence.
Une
entité est
référencée
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Frank Herbert
(2)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?