(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
PAEI
4 facettes de la personnalité au service de la prise de décision
Ichak Adizes1 est un consultant américain qui s’est intéressé2 à l’adaptation de l’entreprise aux changements qui la menacent. Le changement étant permanent, l’entreprise doit constamment prendre des décisions — les meilleures possibles — puis les exécuter — le mieux possible.
Cet apprenti-sage est consacré à la partie prise de décision.3
Adizes observe qu’il y a une typologie des profils à réunir pour une bonne prise de décision : le PAEI. Elle correspond aux profils suivants :
- Producteur : concentré sur la production de résultats tangibles,
- Administrateur : concentré sur la façon dont les résultats sont obtenus et la manière de les optimiser, notamment par des procédures,
- Entrepreneur : concentré sur la génération d’une vision et de nouvelles idées
- Intégrateur : concentré sur la mise en relation harmonieuse et complémentaire des personnes dans une équipe
Les 4 profils du PAEI forment plusieurs matrices en fonction des critères regardés :
- P & A ont une perspective locale / E & I ont une perspective globale
- P & E sont orientés résultat / A & I sont orientés procédures
- P & A ont une approche structurée / E & I sont plus intuitifs
- P & E veulent avancer vite / A & I prennent le temps de construire
- P & A travaillent sur le court terme / E & I travaillent sur le long terme
- P & E sont dans l’efficacité / A & I sont dans l’efficience
Adizes précise qu’une personne est très rarement dans un seul profil, mais exprime les 4 facettes, plus ou moins fortement : par exemple Pa_i.4
Ainsi, afin de prendre une bonne décision, il faut réunir des gens qui ensemble expriment toutes ces facettes.5 Adizes va même un cran plus loin dans son second bestseller.6 Il y décrit le cycle de vie d’une organisation — de sa formation à sa mort — et positionne le profil dominant qui est utile à chacune de ces 10 étapes.
Je suis toujours un peu partagé sur les modèles de typologie, encore plus lorsque c’est un truc de consultants, mais celui-ci a le mérite de ne pas mettre les gens dans des cases. Il décrit des archétypes de comportement que chacun exprime dans une certaine mesure, avec généralement une dominante.
Je trouve aussi particulièrement intéressant le fait qu’on obtient une bonne décision en laissant toutes les parties s’exprimer librement et apporter chacune leur valeur. C’est valable en équipe, mais c’est aussi valable en soi-même. Lorsque je suis face à un dilemme, c’est que plusieurs parties de moi ne s’accordent pas. Les laisser discuter librement et exprimer leur intention pour moi est un très bon moyen de les prendre toutes en compte et d’intégrer leurs avis dans une décision éclairée.
Je pense, pour ma part, exprimer plutôt pAEi — ce qui n’est pas toujours évident. Et vous ?
Notes & références
-
J’avais parlé de lui déjà au sujet de la démocrature. ↩
-
I. K. Adizes, Mastering Change: The Power of Mutual Trust and Respect in Personal Life, Business and Society, 1992. ↩
-
Je partagerai demain sur la partie exécution de la décision. ↩
-
On met une majuscule pour un caractère exprimé fortement, une minuscule pour un caractère présent et un tiret bas pour un caractère absent. ↩
-
On retrouve quelque chose qu’on peut forcer dans l’atelier d’intelligence collective les chapeaux de Bono. ↩
-
I. K. Adizes, Managing Corporate Lifecycles: Complete Edition, 2017. ↩
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