Hugues Le Gendre

(note n°323 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Passé / Présent / Futur

Méta-programme -- piloter le temps où je choisis de vivre ma vie

Dans la série1 mon cerveau me joue des tours2, rubrique mes méta-programmes3, je demande le méta-programme passé / présent / futur.

Il décrit une orientation naturelle liée au temps : je peux avoir tendance à vivre surtout dans le passé, dans le présent ou dans le futur.

Lorsque je suis tourné vers le passé, celui-ci va avoir un fort impact sur moi et va orienter fortement mon évaluation des situations. L’histoire et l’historique vont être importants. Vivre dans le passé peut me faire du bien ou du mal. Je peux y chercher des moments de réconfort, de nostalgie ou rester bloqué sur des questions douloureuses. Ainsi, je vais peut-être garder longtemps des griefs à propos de quelqu’un, car je vais garder présent ce qu’il m’a fait, à l’époque. Je peux aussi maintenir des relations interpersonnelles, pour ce qu’elles représentaient avant, alors même qu’aujourd’hui, nous avons tous les deux changé et ça n’a peut-être plus de sens. Je suis aussi particulièrement soumis au biais des coûts irrécupérables4.

Lorsque je suis tourné vers le présent, tout ce qui a du sens, c’est ce qui se passe maintenant, ce que je fais à cet instant. Je suis complètement connecté à ce qui se joue. Je suis dans l’action et au contact de mes émotions. Ça peut être tout à fait positif lorsque cela m’évite une certaine léthargie, lorsque cela me permet de dépasser des obstacles en m’attachant assez peu à ce qu’ils représentent en matière de passif. En revanche, il peut y avoir un côté impulsif et non réfléchi, lorsque je dévore la plaque de chocolat en entier parce que j’en ai envie là, maintenant, ou lorsque je réalise une action sur un coup de tête.

Lorsque je suis tourné vers le futur, je projette tout le temps ce qui va, ou plus précisément, ce qui peut arriver. J’explore les possibilités. Je m’accroche à ce que je vais pouvoir être. Cela peut me permettre de définir des objectifs précis, qui vont me motiver à aller dans une direction, même si c’est un chemin qui va être dur pendant quelque temps. Je vais y retrouver les bénéfices de la gratification différée. En revanche, je cours le risque de vivre uniquement dans une illusion de ce qui pourrait être, et pas dans ce qui est. Cette forme de sacrifice perpétuel — lorsque c’est conscient — ou de fantasme — lorsque c’est inconscient — peut être source de grande souffrance.

Comme d’habitude avec les méta-programmes, le souci n’est pas dans chacune des polarités, qui ont toutes des avantages et des inconvénients, mais dans la difficulté à faire bouger le curseur, à adopter successivement ces différents points de vue pour les intégrer. Lorsque je suis exclusivement tourné vers l’un, je me coupe des bénéfices des autres.

Le passé peut m’apprendre beaucoup de choses, si j’en rapporte les apprentissages vers le présent et le futur.

Le futur peut m’aider à m’orienter et guider mes actions présentes dans une direction adéquate.

Le présent est le seul endroit où je peux agir et orienter ma vie, sans être dans l’illusion.

Par exemple, si je suis obsédé par ma volonté de ne pas reproduire les erreurs de mes parents, je vais développer des croyances aidantes ou limitantes en fonction de ma capacité à faire en lien entre ces erreurs, ma propre vie et le futur que je veux obtenir. Et ainsi de suite.

Ce méta-programme est aussi aidant dans la relation à l’autre, car il peut aider à se mettre sur le bon canal pour communiquer avec une personne, en choisissant d’évoquer des sujets dans une temporalité qui convient mieux à l’autre : anecdote du passé, exercice de projection ou connexion au ressenti présent. Comme tous les autres3 méta-programmes, c’est quelque chose à utiliser avec bienveillance afin de mieux communiquer avec l’autre et pas pour le manipuler ! Comme dirait l’autre : ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...

Notes & références

  1. J’essaie de documenter différents méta-programmes, une fois par semaine, comme je l’avais fait pour les biais cognitifs et pour les lois de l’UX.

  2. Cette expression est inspirée du titre du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019.

  3. Les méta-programmes sont des modes de fonctionnement de haut niveau qui influencent ma perception, mon évaluation d’information, ma motivation et ma décision. C’est un concept issu de la Programmation Neuro-Linguistique. 2

  4. À relire : coûts irrécupérables.

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

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