Sensation, émotion, sentiment
Comment faire le tri entre ces notions ?
Concept
J’écris régulièrement1 sur rôle de central de l’empathie, notamment dans la résolution des tensions profondes que je peux avoir seul, ou avec l’autre. Et les émotions jouent un rôle primordial dans ce processus, car elles sont les symptômes du nourrissement ou non de mes besoins fondamentaux.
Elles ne sont pas toujours très faciles à reconnaître et l’on utilise parfois d’autres mots pour les désigner : sensation, ressenti, sentiment. Faisons le tri2, par ordre d’apparition.
Une sensation est une réaction physique à un stimulus sensoriel. Autrement dit, l’un de nos sens perçoit quelque chose et transmet, par notre système nerveux, un message qui va être décodé par notre cerveau — ex. : chaud, froid, douleur, etc. — et potentiellement des réactions physiques réflexes associées.
L’émotion est une réaction psychologique — ex. : pensées négatives ou positives, changement d’humeur, etc. — et physique — ex. : rougissement, accélération cardiaque, transpiration, etc. — à l’interprétation de la réalité. Elle peut naître en réponse directe à une sensation, mais aussi à la suite de la remémoration d’une sensation ou d’un évènement passés. C’est un peu disputé, mais on dit souvent qu’il y a six émotions de base3 : la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise et le dégoût.
Enfin, le sentiment est une attitude mentale qui peut durer dans le temps et qui est souvent le prolongement d’une ou plusieurs émotions exprimées — ex. : angoisse suivant la peur, honte qui combine la peur et la colère contre moi — ou refoulées — ex. culpabilité si la colère ne s’est pas exprimée. Il peut ainsi être caractérisé par une métaréaction : la réaction que j’ai à la réaction que j’ai eue.
Je n’ai pas parlé du ressenti qui est finalement un terme chapeau qui peut recouvrir, suivant les gens et les situations, les trois notions précédentes.
Réaction
Je découvre que :
- la sensation n’est pas un processus cognitif
- le sentiment en est clairement un
- l’émotion est entre les deux
A priori, l’émotion serait aussi le résultat d’une évaluation cognitive, un processus cognitif, rapide, automatique, inconscient, dont la fonction est d’évaluer les stimuli perçus sur la base de critères particuliers dont :
- pertinence : est-ce que ça m’affecte ?
- implications : quelles sont les conséquences ?
- coping : suis-je capable de faire face à ces conséquences ?
Autrement dit : je suis censé pouvoir me détacher de mes émotions et de mes sentiments !
C’est compliqué, c’est du travail, mais c’est possible ! Par exemple, certains trouvent que la méditation pleine conscience aide.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je prenais plus conscience du rôle de mon cerveau et donc de ma capacité de contrôle sur ce que je ressens ?
Notes & références
-
À relire : neurones miroirs ; communication non violente ; empathie ; développer l’empathie. ↩
-
Ce sont de grandes lignes : c’est une science qui se développe et il y a beaucoup de théories, interprétations, avancées, controverses... Et c’est fondamentalement idiosyncrasique, c.-à-d. que ça dépend de la personne. ↩
-
À ce sujet, il faut absolument voir le film d’animation de Disney/Pixar Vice-versa, et pas seulement si on a des enfants. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
empathie
(18)
émotions
(11)
cerveau
(17)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?